Charles Durand, sa vision et ses vidéos

Il s’agit ici de porter à votre connaissance l’existence d’une série de vidéos concernant la langue française et la francophonie et qui cible un vaste auditoire composé des citoyens de pays francophones et plus particulièrement les professeurs de français, les professeurs de français langue étrangère mais, surtout, les professionnels qui travaillent au sein d’institutions qui se préoccupent, de près ou de loin, d’étendre et de maintenir l’influence de la langue française dans les institutions internationales, telles que la francophonie institutionnelle, les académies de la langue française, les bureaux d’action culturelle, les agences de développement économique soutenues par les pays francophones du Nord dans des théâtres d’opération non francophones, les sociétés de défense et d’enrichissement du français et enfin, en priorité, tous les responsables politiques dont les décisions peuvent avoir des conséquences sur l’évolution de notre langue, sur l’évolution de sa diffusion et sur l’attrait de son apprentissage par les peuples non francophones. 

Ces vidéos dont la durée varie entre 30 et 50 minutes sont publiées mensuellement par le site québécois « Impératif français » et vous pourrez les trouver à l’adresse suivante : 


Pourquoi visionner ces vidéos ? Quel intérêt présentent-elles ? Quels sont les buts recherchés ? 

Avant toute chose, nous devons remettre dans la tête des gens que la langue française est la composante essentielle des nations francophones et qu’elle est l’un des facteurs essentiels susceptible de nourrir la créativité des francophones. Comme toutes les autres langues, la langue française est un puissant facteur d’identité. En attaquant la langue, nos adversaires veulent faire de nous des êtres sans appartenance et sans racines, des êtres interchangeables et jetables. La dictature sur les esprits est en bon ordre de marche avant qu’elle ne devienne une dictature sur nos corps et sur l’ensemble de la société. La détérioration de notre langue préfigure notre mise en esclavage en nous retirant la possibilité de formuler une révolte éventuelle. La dégénérescence qu’elle subit dans la plupart des pays francophones du nord préfigure notre effacement sur la scène internationale. La profusion des anglicismes et des mots anglais non traduits en français est la fleur de lys infamante et le révélateur de notre déclassement. Si une petite fraction de nos sociétés en a pleinement conscience, la plupart de nos compatriotes dorment encore et sont inconscients de leur vassalisation progressive. L’absence de réaction contre le démantèlement progressif des démocraties européennes est significative de l’état d’abêtissement et d’hébétude des sociétés occidentales. Comment expliquer que les Polonais veulent être désormais des Américains si ce n’est par une propagande massive organisée par l’hégémon du moment accompagnée d’une surdose de langue anglaise, de films et de publicités étatsuniennes depuis plusieurs décennies ? La dissolution de l’identité est la première étape vers la colonisation, voire l’esclavage… Les peuples francophones occidentaux et bien d’autres également sont sous occupation mentale, ils sont la cible d’une véritable colonisation des esprits et il leur est difficile de se dépêtrer du carcan imposé par des institutions qui ont été créées par des acteurs extérieurs aux nations concernées. N’oublions pas que dans les pays francophones du nord, nous sommes ignorés par la presse poubelle, par les merdias, pardon les « médias », sauf au Québec. La presse francophone, plus particulièrement en France, en Suisse ou en Belgique s’auto-censure sur tous les sujets ayant un rapport avec la langue française et la francophonie qui sont exclus, bannis, interdits d’entrée, ostracisés ! Il est évident que les journalistes ont reçu des ordres auxquels ils ne peuvent déroger sans risquer leur place. 

Avant toute chose, nous devons gagner la bataille des idées auprès des gens éveillés qui devront ensuite entraîner derrière eux ceux qui décident pour eux et qui agissent globalement contre leurs intérêts directs. Dans le but de nous asservir, des intérêts puissants ont pris pour cible la langue française afin de la dénaturer dans un premier temps et de la détruire comme ciment des sociétés francophones. Il faut prendre conscience des facteurs qui ont fait reculer de manière spectaculaire l’influence qui s’exerçait par le biais de la langue française dans tous les domaines avant la seconde guerre mondiale. Il nous faut comprendre pourquoi les peuples francophones occidentaux et bien d’autres également sont sous occupation mentale, qu’ils sont la cible d’une véritable colonisation des esprits et qu’il leur est difficile de se dépêtrer du carcan imposé par des institutions qui ont été créées par des acteurs extérieurs aux nations concernées. Il y a 20 ans, le remarquable film québécois « Nouvelle-France », de Jean Beaudin, sortit en France dans l’indifférence générale et en l’absence de toute campagne de presse sauf au Québec, et cela en dépit de la présence de vedettes internationalement connues. Il est évident que les journalistes ont reçu des ordres auxquels ils ne peuvent déroger sans risquer leur place. L’impérialisme linguistique anglo-saxon n’est qu’une des facettes de l’impérialisme tout court avec toutes ses conséquences funestes sur l’épanouissement et la créativité des peuples francophones. 

Le principal problème est l'état d'esprit des citoyens. Il faut tout d'abord accepter une propagande d'affaiblissement, puis devenir faible et enfin défendre cette faiblesse comme étant normale. Ce n'est qu'ensuite que des lois peuvent être adoptées pour entériner et consolider cette faiblesse comme étant normale. Dans le film « 300 », une partie du gouvernement a été corrompue par des traîtres. Le roi alors, déchiré entre la loi et l'action nécessaire, demande conseil à sa reine : 

« Que doit faire un roi pour sauver son monde, quand les lois mêmes qu'il a juré de protéger l'obligent à ne rien faire ? » 

Alors, elle lui répond: 

« Il ne s'agit pas de savoir ce que doit faire un citoyen spartiate, ni un mari, ni un roi. Demande-toi plutôt, mon très cher amour, ce que devrait faire un homme libre ? »   

Se libérer de l'oppression est d'abord un état d'esprit, puis y parvenir est une question de méthode, de stratégie. Atteindre le premier stade est le plus difficile, le second en découle. 

Mon but est d’ensemencer les esprits. Aucune action visant à un changement ne peut être entreprise que lorsqu’on est convaincu de sa nécessité. Ceux qui vivent dans l’indifférence des problèmes affectant le français compromettent leur avenir et celui de leur descendance à moins qu’ils ne soient des acteurs stipendiés pour nous imposer un statut d’infériorité structurelle vis-à-vis d’un nouveau suzerain qui est ivre de domination et de pouvoir, c’est-à-dire l’hégémon anglo-saxon du moment qui veut régner sans partage dans tous les domaines de l’activité humaine. Ceux qui n’ont que peu ou aucune interface avec les pays étrangers et qui n’ont des nouvelles que leur version télévisée, vivent dans l’indifférence de ce problème. Comme disait Aragon, ceux-là prirent conscience qu’ils n’avaient plus rien à l’exception de leur langue quand leur pays était sous occupation étrangère. Sans doute faudra-t-il des événements exceptionnels pour obtenir une réaction d’une large masse des populations anesthésiées par les médias de grande diffusion. En attendant, faisons le choix d’alerter les gens éclairés, ceux qui ont conscience de leur rôle de citoyen. Individuellement, nous ne sommes rien mais on n’arrête pas une force collective qui connait ses priorités et qui va dans le bon sens de l’histoire, du progrès et du vrai développement. 

En début octobre, en marge du sommet de la Francophonie qui se tiendra en partie au Château de Villers-Cotterêts, près de Paris, une conférence de presse sera organisée par l’entremise du Haut Conseil International de la Francophonie pour dénoncer les dérives actuelles. Ce haut conseil rassemble des intellectuels de haut niveau provenant de divers pays francophones mais la conférence qui est prévue risque fort d’être sabotée par les autorités qui craignent qu’elle perturbe le sommet prévu et qu’elle mette le projecteur sur les incohérences, voire les trahisons des politiques linguistiques des pays de la francophonie du Nord. Déjà, le Haut Conseil annonce que la réservation des salles n’est pas garantie et qu’il lui faudra peut-être envisager de tenir la conférence à Paris dans un lieu qui reste à définir alors que l’échéance se rapproche. Les ennemis sont puissants et disposent de tous les leviers pour imposer leurs décisions comme on a pu le voir lors des jeux olympiques ! 

Le visionnage des vidéos vous aidera à entrer en résistance ! 

Charles DURAND, informaticien, ancien directeur de l'Institut de la Francophonie pour l'informatique de Hanoï au Vietnam, écrivain et essayiste
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