LETTRE À FRANCE


Cher pays que l’on nomme encore France, assurément on cherche, sur tout ton espace de vie, à abattre et à faire taire ta langue, la langue-mère de la Francophonie pour laquelle, hier encore, le monde entier avait les yeux de Chimène, bon nombre de hauts responsables politiques de ton cru, à l’instar de petits « collaborateurs » zélés, s’étant alliés au prédateur anglo-américain pour l’aider à mener à bien sa sale besogne d’éradication langagière.   

Il n’est qu’à déambuler à travers ton spectre sociétal – surtout tes lieux touristiques - pour constater à quel point le délire anglomaniaque sévit en dépit de la loi du 4 août 1994, se pincer, incrédules, et recevoir en plein visage l’image d’une nation à genoux linguistiquement, ta nation dont le parler s’essouffle à devoir ingérer jusqu’à « crever » des tonnes de « monstres lexicaux » qui  lui arrachent des pans entiers de son immense champ lexical… de cette langue française qui se prête pourtant à merveille pour satisfaire aux exigences des applications les plus pointues, à l’instar de ce que font avec bonheur les Québécois.     


et personne pour crier à la supercherie, personne !!!

Oh France ! Il est clair que tes gouvernants successifs auraient pu - au tournant de ce siècle - se dresser contre cette insupportable substitution linguistique rien qu’en disant NON, le même NON que Charles de Gaulle avait lancé à plusieurs reprises à ceux qui voulaient ta peau, lui qui avait refusé de se mettre à plat ventre et de ramper !   

Philippe Carron 
Recherche